Nous sommes le 7 novembre 2020 et j’ai appris il y a quelques heures l’élection de Mr Joe BIDEN et de Mme Kamala HARRIS à la tête des Etats-Unis d’Amérique. 
Je me sens gaie, soulagée et pleine d’espoir pour l’avenir. Je me réjouis que la bienveillance, la vérité et la décence triomphent finalement de l’autre parti. Cet autre parti qui, durant ces 4 dernières années, n’a cessé de répandre haine, méfiance et violence à travers son pays et au-delà. Mais Mr Donald Trump est juste un symptôme d’une maladie ayant affecté le coeur de tant d’américains et d’autres personnes à travers le monde. Une maladie bien connue : la Peur. Peur de perdre son travail, peur de ne pouvoir subvenir aux besoins de sa famille, peur du coronavirus, peur du changement, peur d’être tué pour rien au coin de la rue, peur du terrorisme, peur des étrangers, peur des autres en général… Tant de peurs possédant l’incroyable faculté de nous paralyser, nous poussant mécaniquement à nous replier et à ne compter ainsi que sur nous-mêmes.
Imaginez que vous ayez peur du noir et que vous vous retrouviez contraint de rester durablement dans une pièce obscure. Ne serait-ce pas plus facile de surmonter cette peur avec un inconnu à vos côtés, tenant votre main, vous rassurant et vous contant quelques bonnes blagues ? Sûrement. Et avec le temps, vous vous rendriez peut-être compte que cette obscurité vous procure des sensations différentes, inconfortables mais créant une ambiance singulièrement propice au développement d’une certaine forme d’intimité avec votre compagnon d’infortune. Tous deux pourriez ainsi non seulement surmonter votre peur du noir mais également tirer merveilleusement profit de cette expérience à deux. Quant à si cette personne est munie d’une lampe de poche… jackpot! :-)
Je crois donc que le remède à la Peur réside dans le rapprochement et dans la coopération et non dans le repli sur soi. J’ai réalisé ces photos pour nous rappeler à tous que notre force et nos succès dépendront précisément de notre capacité à nous rassembler. J’ai choisi ces représentations car d’où je viens, on parle créole et on a pour habitude de déclamer « Sé grenn' diri ka fè sak diri » (traduction littérale : ce sont les grains de riz qui font les sacs de riz) équivalent du proverbe français « les petits ruisseaux font les grandes rivières ». On dit aussi « Men anpil, chay pa lou » (traduction littérale : Plusieurs mains, point de fardeau) équivalent du célèbre proverbe « l’union fait la force ».
Chaque grain de riz, quelle que soit sa couleur ou sa forme, est une voix, un vote, une source d'énergie, une personne utile et ayant droit de vivre. Chacun de ces grains de riz compte et contribue à donner corps, force et sens à nos démocraties.
J’invite donc tout un chacun, quelque soit son camp (démocrate ou républicain, de gauche ou de droite, religieux ou non, noirs ou blancs, … ) à prendre conscience de ses propres peurs paralysantes, à les combattre ardemment et à engager courageusement un vrai dialogue avec l’autre camp. On se mettra ainsi doucement mais sûrement en capacité d’agir ensemble pour le bien de tous.
Ansanm Ansanm!

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